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Le stress : une réaction naturelle devenue chronique

Le stress : une réaction naturelle devenue chronique

Le stress est souvent perçu comme une menace, un mal du siècle qu’il faudrait absolument éliminer. Pourtant, il est avant tout une réponse biologique normale, essentielle à notre survie. Comprendre ses mécanismes, c’est reprendre le contrôle sur son corps et éviter qu’il ne s’installe dans la douleur ou l’épuisement.

Le stress, un réflexe de survie

Lorsque le cerveau perçoit un danger — réel ou imaginaire — il active une alarme : l’amygdale, centre émotionnel, envoie un signal d’urgence à l’hypothalamus.

Celui-ci déclenche alors une cascade hormonale : sécrétion d’adrénaline pour accélérer le rythme cardiaque, dilater les pupilles et préparer les muscles à réagir, puis production de cortisol pour maintenir l’énergie et la vigilance.

Ce processus, appelé réponse de stress, est un chef-d’œuvre d’adaptation.

Il nous permettait, à l’origine, d’échapper à un prédateur. Aujourd’hui, il nous aide à tenir un délai, à parler en public, à affronter une épreuve de vie.

Tant que cette activation reste ponctuelle, elle est bénéfique.

Mais quand elle devient constante, elle dérègle tout le système nerveux.

Quand le stress ne s’éteint plus

Le stress chronique, c’est le corps qui reste en mode alerte permanente, même sans danger réel.

Les taux de cortisol restent élevés, la récupération devient difficile, le sommeil se dégrade, et les muscles posturaux (trapèzes, psoas, diaphragme) se contractent inconsciemment.

Le cerveau finit par interpréter la tension physique comme un signal de danger : le cercle vicieux est lancé.

C’est ainsi que naissent de nombreux troubles :

  • fatigue persistante,
  • douleurs diffuses ou dorsales,
  • troubles digestifs,
  • anxiété ou irritabilité,
  • perte de concentration.

Des recherches récentes (Sapolsky, 2024 ; Nature Neuroscience, 2025) confirment que le stress chronique altère les connexions neuronales dans l’hippocampe et le cortex préfrontal — les zones qui régulent nos émotions et notre mémoire.

Le stress change la posture

Sous stress, le corps se replie instinctivement : épaules rentrées, respiration courte, bassin figé.

Ces signaux ne sont pas anodins.

La posture devient le reflet de notre état intérieur, une empreinte visible du système nerveux.

Inversement, une posture ouverte et une respiration lente envoient au cerveau le message :

“Tu es en sécurité, tu peux relâcher.”

C’est tout le principe de la thérapie psycho-corporelle : travailler avec le corps pour influencer le cerveau.

En libérant les tensions mécaniques et en réactivant la respiration diaphragmatique, on restaure la variabilité du système nerveux autonome — et donc la capacité d’adaptation.

De la survie à la régulation

Le stress n’est pas une fatalité : il est un signal à écouter, non à combattre.

Pour l’apaiser durablement, il ne suffit pas de “penser positif” — il faut rétablir un dialogue entre le cerveau et le corps.

Voici quelques leviers simples issus des neurosciences et de la posturologie intégrative :

  • Respirer lentement et profondément : allonger l’expiration stimule le nerf vague, responsable du calme physiologique.
  • Bouger notre corps : les exercices de stabilisation spirale décompressent la colonne et apaisent le tonus musculaire.
  • Intégrer les réflexes archaïques : la stimulation RMT aide à réguler les schémas de défense primitifs (fuite, lutte, figement).
  • Créer des moments de sécurité : se reconnecter à son corps, à la nature, ou à une respiration consciente.
  • Marcher dans la nature
  • Les bruits de la forêt, le vert des arbres, le bleu du ciel, la marche nordique…
    tout cela agit comme un véritable antidépresseur et anxiolytique naturel pour notre corps.L’activation musculaire permet d’éliminer les hormones du stress résiduel,le diaphragme retrouve sa mobilité, et tout le corps peut enfin se régénérer correctement

Chaque respiration lente, chaque relâchement musculaire, chaque moment de présence est un signal au système nerveux :

“Tu peux te détendre, tu n’as plus besoin de te défendre.”

En conclusion

Le stress n’est ni bon ni mauvais. Il est une information.

Un indicateur que le corps tente de s’adapter.

C’est lorsque nous ignorons ce signal que le système s’épuise et que la douleur, la fatigue ou l’anxiété apparaissent.

Le véritable travail thérapeutique consiste à réapprendre au corps à éteindre l’alarme.

C’est le cœur de mon approche : comprendre le stress par les neurosciences, le réguler par le mouvement, et retrouver la sécurité par le corps.

✨ À retenir :

Le calme n’est pas l’absence de stress.

C’est la capacité du corps à revenir à l’équilibre.

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